La Trêve de Noël de decembre 1914 à Frelinghien

Et si ces braves Poilus s’étaient mis à trop penser…

En décembre 1914, la population Lilloise, terrorisée, écrasée, s’apprêtait à  fêter Noël dans une ville tenue d’une main de fer par l’armée allemande. Pourtant, à  quelques kilomètres de là, à Frelinghien, de jeunes appelés, très jeunes pour la plupart, allaient sortir de la boue, retrouver un peu d’humanité, se poser des questions, se demander, pourquoi ? pour qui ? et pour combien de temps cette boucherie durerait.

25 décembre 1914, le froid, la pluie qui ne s’arrêtent  jamais, les obus qui explosent, les copains qui meurent les uns après les autres. Le Capitaine du Royal Welsh Fusiller britannique aperçoit, médusé, quelques soldats allemands du 6ème Jager Bataillon sortir de la tranchée ennemie, les bras chargés de fûts de bière et de schnaps pour  proposer une trêve, à l’occasion de Noël. Après quelques instants d’hésitation, les anglais sortent à leur tour avec des Plum Pudding et des cigarettes. Des deux cotés on se met à chanter , on fraternise, on échange des photos. Un écossais apporta un ballon de football, on joua comme en temps de paix, mais ce sont les allemands qui gagnèrent, pas de chance. On raconte même que des soldats tuèrent des lièvres et les firent rôtir pour un semblant de réveillon..En fin d’après midi, vers 16 heures, la barbarie reprit le dessus. Nous connaissons, hélas, la suite. Mais comment pouvait-on tuer celui avec qui on fraternisait quelques instants au par avant ? Pour commémorer l’événement un monument à été érigé à Frelinghiein et inauguré novembre 2008. Ce genre de trêve fut courant le long du front, mais pas à notre connaissance dans les secteurs tenus par les Français et les Belges. Les atrocités et les crimes de guerre commis par les armées allemandes sur les populations civiles n’inspiraient pas au pardon, même pour une trêve de Noël.

Peter Knight et Stefan Langheinrich, descendants de vétérans de la Grande Guerre, lors du dévoilement du mémorial de la trêve de 1914, en 2008.

Les États Majors réagirent très vite à ces quelques heures d’humanité : Des photos prises par les soldats des deux camps arrivèrent à Londres et firent la une de nombreux journaux tel le Daily Mirror, puis on oublia. En France et en Allemagne, les censeurs veillaient. Certains régiments furent même déplacés, on ne sait jamais ! Et si ces braves poilus s’étaient mis à trop penser ?

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